
Faute grave de l’agent commercial découverte après la rupture et indemnité
La Cour de cassation confirme que seules les fautes graves causant directement la rupture du contrat peuvent priver un agent commercial de son indemnité compensatrice. Une protection accrue pour les agents, mais une gestion plus complexe pour les mandants.
La Cour de cassation confirme que seules les fautes graves causant directement la rupture du contrat peuvent priver un agent commercial de son indemnité compensatrice. Une protection accrue pour les agents, mais une gestion plus complexe pour les mandants.
La Cour de cassation confirme que seules les fautes graves causant directement la rupture du contrat peuvent priver un agent commercial de son indemnité de rupture. Une protection accrue pour les agents, mais une gestion plus complexe pour les mandants.
Une jurisprudence renforçant la sécurité juridique des agents commerciaux
La décision de la Cour de cassation du 4 décembre 2024 commentée (n° 23-19.820) intervient dans le cadre d’un litige opposant un agent commercial et son mandant, la société Waterpro. Le contrat d’agent commercial entre les deux parties a été résilié par Waterpro le 15 octobre 2019, celle-ci se prévalant de fautes graves commises par l’agent, constituées par des erreurs répétées et accumulées de l’agent, notamment lors de plusieurs chantiers, ainsi que des erreurs de calcul de commissions. L’agent a contesté cette résiliation et a réclamé le paiement de ses commissions restantes ainsi qu’une indemnité compensatrice de rupture.
Une faute grave de l’agent commercial doit-elle être la cause directe de la rupture ?
La question centrale soulevée par cette affaire est de savoir si un agent commercial peut être privé de son droit à indemnité de rupture lorsque des fautes graves sont antérieures à la rupture du contrat mais découvertes après la notification de la résiliation et n’ont pas été mentionnées dans la lettre de résiliation.
Tout d’abord, la Cour de cassation rappelle le principe selon lequel un agent commercial ne peut être privé de son droit à indemnité de rupture que si la faute grave a effectivement provoqué la rupture du contrat.
Une exigence de motivation stricte de la gravité des fautes de l’agent commercial
Ce principe, issu d’un revirement de jurisprudence de 2022, est en ligne avec la directive 86/653/CEE et les interprétations de la CJUE. Il renforce la protection des agents commerciaux, mais pourrait aussi compliquer la gestion des relations contractuelles pour les mandants.
Faisant application de ce principe, la Cour a cassé partiellement l’arrêt de la cour d’appel de Bordeaux du 12 juin 2023, jugeant qu’elle n’a pas suffisamment motivé sa décision concernant les fautes graves. Elle a souligné l’importance de rapporter la preuve que chaque manquement est constitutif d’une faute grave. Cette rigueur dans l’appréciation des fautes est essentielle pour garantir l’équité, mais elle pourrait également rendre les procédures de résiliation plus complexes et contentieuses.
L’importance de la motivation dans la lettre de rupture du contrat d’agent commercial
Elle a également souligné que des fautes graves découvertes après la rupture ne peuvent pas être utilisées pour priver l’agent commercial de son indemnité de rupture si elles n’ont pas été la cause de la rupture.
L’exigence posée par la Cour vise à garantir que l’agent commercial soit informé des raisons précises de la rupture. Cependant, on peut craindre que cette exigence n’entraîne un formalisme excessif, rendant la résiliation pour faute grave plus difficile à justifier.
Aussi, on retiendra la nécessité pour le mandant de préciser clairement les fautes graves dans la lettre de résiliation. Les mandants devront être plus vigilants dans la rédaction des lettres de résiliation et à documenter précisément les fautes graves. Il leur est recommandé de consigner les événements affectant la relation d’affaires dans un registre pour éviter les contestations futures.
(Cour de Cassation du 4 Décembre 2024)
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