
Cession du droit au bail commercial et clause d’agrément
Est autorisée la clause exigeant l’autorisation du bailleur, qui a pour objet de vérifier la solvabilité ou les qualités du cessionnaire. A défaut de respect de la clause d’agrément, le bail est susceptible d’être résilié et la cession pourrait être déclarée inopposable.
Un arrêt rendu le 21 avril 2022 par la Cour de cassation permet de rappeler l’importance d’obtenir l’accord du bailleur en cas de cession d’un droit au bail lorsque le bail commercial comporte une clause d’agrément.
Les faits étaient les suivants :
Un bail commercial est conclu.
Il prévoit une clause autorisant la cession du bail commercial, sous réserve du consentement préalable et par écrit du bailleur.
L’immeuble est vendu.
Une société, se présentant comme cessionnaire du bail commercial, assigne le bailleur cédant pour non-respect de son droit de préférence.
Ce dernier appelle en garantie le Notaire rédacteur de l’acte de vente.
La Cour d’appel déclare le cessionnaire recevable en son action, constate la violation du droit de préemption du preneur et prononce la nullité de la vente.
Devant le Haute juridiction, il est soutenu par le bailleur cédant que :
– L’acquiescement du bailleur à la cession du bail commercial, postérieur à une cession irrégulière, suppose des actes manifestant sans équivoque sa reconnaissance du cessionnaire comme son locataire,
– cet acquiescement ne peut résulter du seul encaissement des paiements opérés par le bailleur au titre des loyers et charges, ni d’une demande isolée formée à ce titre ;
– l’autorisation du bailleur à la cession du bail commercial ne peut pas résulter d’appels de loyers dont le destinataire ne peut être précisément identifié
La Haute juridiction considère que les virements sur un compte ouvert ou les appels de loyers constituent des motifs impropres à caractériser l’accord du bailleur quant à la cession du bail commercial.
En conséquence, elle décide que la Cour d’appel a violé :
– d’une part, l’article 1134 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016, et selon lequel les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites,
– d’autre part, l’article 1717 du code civil, selon lequel le preneur a le droit de céder son bail commercial à un autre, si cette faculté ne lui a pas été interdite.
Ainsi, l’arrêt est cassé et annulé.
L’enseignement est donc le suivant : les clauses d’agrément imposent d’obtenir l’accord du bailleur à la cession du bail commercial.
Il est précisé que le bailleur ne peut refuser son accord de façon discrétionnaire.
Les motifs de refus sont soumis au contrôle du juge.
Si le bailleur ne répondait pas, l’autorisation pourrait être sollicitée en justice.
CIV. 3 JL COUR DE CASSATION, 21 avril 2022, Arrêt n° 361 FS-D
Découvrez nos services et outils associés

Immobilier commercial
Cession d'un droit au bail
Vous souhaitez acquérir un droit au bail. Vous avez trouvé un acheteur pour votre emplacement.
Vous souhaitez que la vente soit rapidement actée.
Vous souhaitez acquérir un droit au bail. Vous avez trouvé un acheteur pour votre emplacement.
Vous souhaitez que la vente soit rapidement actée.
Et les ressources sur le même thème : "Cession de droit au bail"
Immobilier commercial
Etendue du droit de préemption dont bénéficie le locataire de locaux commerciaux
Le preneur à bail commercial ne dispose pas d’un droit de préemption en cas de vente par le bailleur de locaux donnés à bail à des preneurs distinct et cela, même si les locaux portent sur des locaux situés dans un même immeuble ainsi que sur des locaux non commerciaux. Un bailleur est propr…
Immobilier commercial
Vente du droit au bail ou vente du fonds de commerce ?
Le choix entre la cession d’un droit au bail ou la cession d’un fonds de commerce a une importance de taille. Chacun de ces deux types de ventes, qui revêt un régime juridique et des conséquences propres, poursuit un objectif spécifique. Différence entre cession de fonds de commerce et de d…
Immobilier commercial
Licéité de la clause obligeant les parties à appeler le bailleur à l’acte de cession
Ne constituent pas une clause prohibitive, conduisant à interdire toute cession, au sens de l’article L145-16 du Code de commerce, les stipulations selon lesquelles le bailleur sera appelé à toute cession du fonds de commerce.
Immobilier commercial
Droit au bail commercial dans le cadre d’un groupement associé ou coopératif
La Fédération du Commerce Coopératif et Associé propose un nouveau rendez-vous « La Parole aux Membres Experts » le vendredi 31 mars 2025, de 11h00 à 12h00.